La démence à corps de lewy est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente, juste après l’Alzheimer. Sa complexité fait qu’à son stade initial, elle peut être facilement confondue avec d’autres troubles cognitifs, notamment la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer et la schizophrénie. Elle évolue très rapidement.
Bien qu’elle soit incurable, il existe plusieurs traitements qui permettent principalement de stabiliser les personnes atteintes. Plus tôt elle est diagnostiquée, plus grandes sont les chances de réussites des traitements. Il est donc opportun d’approfondir les connaissances sur le sujet.
C’est quoi la démence à corps de lewy ?
La démence à corps de lewy (DCL) est encore appelée maladie à corps de lewy. C’est une maladie mentale caractérisée par la formation des dépôts anormaux d’une protéine dénommée alpha-synucléine à l’intérieur des cellules cérébrales.
Généralement, elle touche les zones du cerveau qui sont liées aux mouvements et aux fonctions cognitives. Le mot démence désigne un état d’altération des facultés mentales qui aboutit à une perte de l’autonomie.
La démence à corps de lewy touche surtout les personnes du troisième âge et se caractérise par un déclin prononcé des capacités intellectuelles. Ses répercussions sur la santé psychologique, mentale et physique des personnes âgées sont plus prononcées.
Quels sont les facteurs de risque de la maladie à corps de lewy ?
À l’heure actuelle, la cause principale de l’apparition des anomalies dans le cerveau, ainsi que celle de la DCL n’est pas connu. Toutefois, un certain nombre d’anomalies ont été détectées chez une petite partie des malades. En effet, des changements anormaux sur certains gènes ont été mis en évidence chez ces individus.
Les dernières avancées dans le domaine médical ont permis d’apprendre davantage d’informations sur les irrégularités au niveau de l’appareil cérébral des personnes atteintes de DCL. Elles ont permis de comprendre entre autres que l’apparition de ces irrégularités se localise à l’intérieur des neurones. Ces altérations portent la dénomination corps de lewy, en honneur au chercheur qui a fait leur description pour la première fois. Ce sont elles qui ont donné leur nom à la maladie.
Elles ne sont pas les seules à pouvoir atteindre le neurone. À cet effet, cette cellule peut également voir apparaître en son sein des lésions neurofibrillaires, caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.
Ces deux types de maladies détruisent les cellules nerveuses de façon progressive. Plus tard, ils causent une altération du système mnésique. Il peut arriver qu’ils causent également des problèmes dans les vaisseaux sanguins cérébraux. En dehors de ces premiers troubles qu’ils peuvent engendrer, ces deux affections provoquent à plus ou moins long terme, des modifications de la structure cérébrale.
Les répercussions de la démence à corps de lewy ne se limitent pas à l’altération de la structure cérébrale. Elles s’étendent aussi à une nette réduction des neurotransmetteurs. Comme leur nom le laisse imaginer, ces derniers sont sollicités pour la communication entre neurones. De tous les neurotransmetteurs qui existent, ce sont la dopamine et l’acétylcholine qui connaissent les premières fluctuations dans leur production.
Ces neurotransmetteurs sont mis en cause lorsqu’il y a trouble du comportement, de l’humeur ainsi que dans les processus cognitifs.
Les symptômes de la démence de lewy
Les symptômes de la démence de lewy ressemblent à ceux de l’Alzheimer. Ils sont nombreux, variés et affectent les activités de la vie quotidienne de la personne affectée. Ils comprennent :
- La perte de la mémoire ;
- La désorientation ;
- L’état confusionnel ;
- Les altérations de l’attention (Elles sont présentes de façon plus ou moins sévère dès le début de la DCL. Hormis l’attention, la DCL peut affecter la vigilance.)…
Les troubles moteurs
En outre, on recense un certain nombre de troubles sur le plan de l’exécution des mouvements. Au rang de ces problèmes, on retrouve les bouleversements moteurs ou parkinsonisme d’apparition spontanée. Ces derniers ne sont pas dus aux effets secondaires d’une prise de médicaments comme les antipsychotiques.
Ils sont regroupés sous l’appellation de parkinsonisme parce qu’ils sont semblables à ceux que l’on retrouve dans le cas de la maladie de Parkinson.
Les personnes atteintes de démence de lewy rencontrent des difficultés pour marcher et pour effectuer certains mouvements (par exemple se lever d’un fauteuil). Ils ont également tendance à chuter.
Au nombre des troubles notoires, on recense :
- une rigidité des membres ;
- une posture courbée vers l’avant ;
- des tremblements en pleine action ou au repos ;
- un ralentissement moteur ;
- une réponse peu satisfaisante au traitement antiparkinsonien.
Les troubles comportementaux et psychologiques
Les personnes atteintes de DCL sont sujettes aux bouleversements psychologiques. Ces derniers peuvent apparaître au stade initial de la maladie, ou un peu plus tard. Ils regroupent les troubles de perception tels que les hallucinations visuelles récurrentes et complexes. Ces patients ont des visions de choses imaginaires, pourtant assez réelles à leurs yeux. Il peut par exemple s’agir des hallucinations qui intègrent des petits enfants ou des adultes, des membres décédés de leurs familles, ou encore de petits animaux.
À un stade évolué de la maladie, ces patients peuvent être plongés dans des délires. Dans ces états, elles adoptent de fausses croyances qui sont marquées d’une méfiance inappropriée. Elles peuvent vite imaginer des cas d’infidélités, de vol, ou même d’imposture.
Hormis les anomalies psychologiques précédentes, les personnes atteintes de DCL peuvent être sujettes à l’anxiété et à la dépression. Dans la plupart des situations d’affections neurodégénératives, la dépression est un symptôme présent. Dans le cas des patients de la DCL, elle peut se combiner à un état d’anxiété.
La DCL peut également induire un trouble du sommeil. Ces derniers apparaissent au stade où surviennent les rêves. C’est à cette étape que les tonus musculaires sont censés se retrouver dans un état aboli. Le trouble du sommeil se manifeste chez les personnes atteintes de la DCL par une attitude nocturne anormal (les coups de pied, les coups de poing, les cris…) et des rêves désagréables. Dans certains cas, ces personnes peuvent tomber en bas du lit ou même sauter du lit.
Comme on peut s’y attendre, les malades de la démence à corps de lewy peuvent se blesser ou encore blesser les conjoints avec lesquels elles partagent leurs lits.
Plusieurs études scientifiques ont permis d’apprendre que ces troubles peuvent être une manifestation précoce de la DCL. Ils peuvent donc être les précurseurs de cette maladie des années avant la survenue des autres symptômes.
Quelques autres symptômes de la maladie
En plus des symptômes précédents, il existe plusieurs autres manifestations qui peuvent conforter un diagnostic de corps de lewy. Parmi les autres signes annonciateurs de cette maladie, on distingue :
- les pertes de conscience transitoires et inexpliquées ;
- une forte sensibilité aux psycholeptiques (Celle-ci peut aboutir à l’aggravation des troubles du mouvement, à des complications médicales et le décès de la personne) ;
- des chutes répétées sans cause apparente ;
- une constipation ;
- l’hypotension orthostatique (Elle consiste en une baisse rapide et sévère de la pression artérielle au moment des modifications de positions (assis à debout, couché à assis…) );
- une incontinence urinaire ou une fréquence urinaire élevée…
Le diagnostic de la démence de lewy
On peut diagnostiquer la démence de lewy grâce à des examens cliniques et à la tomographie par émission de positons ou imagerie par résonance magnétique (IRM). Cela peut se révéler difficile. Pour y arriver, les médecins ont besoin de certaines informations pour déterminer si la personne est atteinte de démence et, le cas échéant, s’il est question d’une démence à corps de Lewy. Chaque test leur permet d’apprendre plus sur le cas qu’ils ont en face d’eux.
La détection de la démence
Cette détection se base sur un certain nombre d’éléments. On distingue par exemple les résultats des tests physiques, les symptômes qui sont identifiables à l’aide des questions posées à la personne chez qui la maladie est suspectée, aux autres soignants ou aux membres de sa famille. Ces questions aident le médecin à en apprendre un peu plus. À ceux-ci s’ajoutent les résultats d’un test sur l’état mental et les résultats des tests supplémentaires, comme les images radio.
L’examen des facultés mentales se décompose en plusieurs tâches simples et des questions. Ceux-ci sont susceptibles de conforter (ou non) le médecin dans son jugement sur l’état mental d’une personne.
Il peut arriver qu’un test plus détaillé soit nécessaire. Dans ces cas, on effectue un test neuropsychologique. Ce dernier permet d’analyser les fluctuations de chaque fonction cognitive. Sa durée moyenne varie entre 1 et 3 heures. L’évaluation prend en compte le test de la raideur du tissu musculaire et l’humeur. Il aide le médecin à faire la distinction entre le trouble cognitif léger, la dépression et le déclin de la mémoire due à la vieillesse.
Toutes ces données vont être mises à contribution pour écarter le syndrome confusionnel comme l’une des causes des symptômes. Cette étape est cruciale, puisqu’on peut soigner ce syndrome lorsque la prise en charge est rapide. Mieux vaut apprendre très tôt la présence d’une telle maladie
Quel traitement pour la démence à corps de lewy ?
Il est possible de traiter la DCL grâce à certains médicaments. Ceux-ci sont disponibles, mais ne peuvent s’obtenir que sur prescription médicale. Les médicaments de rivastigmine (Exelon) et de donepezil (Aricept) sont utiles pour soigner les bouleversements psychologiques. Leur utilisation dans le traitement de la maladie d’Alzheimer a aussi permis d’obtenir de bons résultats.
Toutefois, dans le cas du rivastigmine, on note des effets variés. Il peut entrainer des troubles gastro-intestinaux. L’action de chacun de ces médicaments contribue à une production suffisante de l’acétylcholine dans le cerveau des patients atteints. Leurs actions combinées permettent de ramener la production de ce neurotransmetteur dans proportions normales et suffisantes.
Les médicaments tels que les antipsychotiques sont habituellement administrés aux personnes qui souffrent de délires ou d’hallucinations. Néanmoins, il est déconseillé de les intégrer au traitement lorsqu’on veut soigner les personnes qui souffrent de DCL. Cela s’explique par la sensibilité au syndrome malin des neuroleptiques inhérente à la DCL. Il pourrait aggraver la situation.
Par contre, il est possible de se servir d’un médicament antiparkinsonien comme la lévodopa. Ce médicament permet de produire davantage de dopamine dans le cerveau des personnes affectées par la DCL chez qui il y a une réduction anormale de ce neurotransmetteur. La lévodopa apporte un certain soulagement face aux symptômes de troubles moteurs que peut engendrer la DCL.
Comment réagir et soutenir ?
Face à une maladie comme la DCL, il est important de savoir quoi faire et d’apporter du soutien aux proches concernés. Avant toute chose, vous devez consulter un médecin et suivre un processus progressif.
Étant donné que les patients de la DCL ont besoin de plus de soins et d’un suivi constant, vous pouvez leur trouver un hébergement spécialisé pour personnes âgées, proche de votre lieu de résidence. Vous pouvez par exemple vous rendre sur une plateforme comme celui d’Oscar pour trouver la résidence idéale pour votre proche ou pour vous-même.
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Les stades d’évolution et l’espérance de vie
La DCL démarre avec les dérèglements cognitifs. Ceux-ci peuvent être les bouleversements moteurs, ou les hallucinations visuelles. Généralement, lorsqu’il est question de DCL, les bouleversements cognitifs apparaissent tout au plus une année après les troubles moteurs. Si tel n’est pas le cas et que ce sont ces derniers qui apparaissent en premier, le diagnostic final tend généralement vers la maladie de Parkinson.
À partir du moment où la maladie est diagnostiquée, on peut espérer vivre entre 2 et 20 années. Ce temps est réduit dans certains cas. En effet, l’espérance est de 8 ans lorsque son apparition se fait chez le patient dont l’âge est compris entre 65 et 70 ans.
Conclusion
La démence à corps de lewy est l’une des maladies neurodégénératives les plus populaires. Elle est incurable et a plusieurs symptômes, dont les hallucinations. Toutefois, un diagnostic rapide permet de la traiter et de stabiliser la santé de la personne atteinte. En outre, une telle maladie peut se présenter à partir d’un certain âge.
FAQ
Qu’est-ce qu’un corps de Lewy ?
Un corps de Lewy est une inclusion neuronale sphérique. Il est essentiellement constitué de filaments neuronaux ainsi que de l’alpha-synucléine. C’est l’accumulation de cette protéine sur le côté intérieur des neurones qui jouent un rôle dans le dispositif nerveux du cerveau responsable de la DCL.
Est-ce que la démence est héréditaire ?
Dans la plupart des cas, la démence tend à être héréditaire. En effet, elle l’est dans environ 50 % des cas.
Quelle est la différence entre la démence et l’Alzheimer ?
L’Alzheimer est la forme la plus populaire de démence.
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